La plus grande menace qui pèse sur l'éthique
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La plus grande menace qui pèse sur l''éthique
La plus grande menace qui pèse sur l'éthique, à mon sens, ce n'est pas l'égoïsme ou l'hédonisme égocentrique. Les gens qui sont réellement égoïstes n'ont pas d'amis, et ils en sont finalement très malheureux. L'être humain est par nature social, et son état naturel, c'est d'avoir des liens intimes avec d'autres personnes. C'est essentiel pour l'équilibre psychologique.
Donc d'un point de vue rationnel (et d'habitude les gens de tout horizon aiment bien se prétendre rationnels), l'égoïsme éthique n'est pas une option viable. Logiquement possible, elle est pourtant une faillite empiriquement.
Non, en réalité, le défi majeur que doivent affronter les moralistes, c'est le tribalisme éthique. J'entends par là l'attitude qui consiste à ne reconnaître des droits qu'à un groupe restreint d'individus, auquel forcément nous appartenons. On trouve ce phénomène particulièrement chez les adolescents avec leurs «gangs» qui occupe le centre de leur existence. L'aboutissement logique du tribalisme des adolescents, ce sont les gangs de rue en guerre. Heureusement, la plupart des adolescents finissent par grandir et par sortir de ce cadre et les liens sacrés de la gang s'affaiblissent au profit d'une perspective morale postconventionnelle (cf: stades de développement moral de Kohlberg).
Il n'empêche que la logique tribale peut subsister durant toute la vie, et qu'elle est d'ailleurs à l'oeuvre dans des sectes et dans des sociétés primitives. On peut reconnaître les pleins droits à certains individus «du bon bord» et les refuser à d'autres, qui néanmoins sont peut-être objectivement plus proches de nous par leur philosophie de vie et leurs préférences.
Même l'éthique noble de Kant succombe en quelque sorte à ce problème, puisqu'elle affirme que la racine des droits de la personne est la rationalité. Or, certains déficients ou malades mentaux n'ont pas l'usage de leur raison... On le voit, cela risquerait d'ouvrir la porte à toutes sortes d'abus dont nous ne voulons pas.
En ce qui concerne la théorie utilitariste, classiquement exposée par Mill, eh bien logiquement les privilèges d'un individu, dans ce système, sont corrélés avec le degré de sophistication de son système nerveux. Autrement dit, corrélés avec l'étendue de sa capacité à souffrir et à jouir (encore qu'il y ait une hiérarchie des plaisirs). Cela aurait la conséquence possible que certains humains auraient un statut moral inférieur à celui des grands singes ou des dauphins. Notons de même le paradoxe des extra-terrestres: si des extra-terrestres plus évolués que nous, et désespérés, veulent conquérir notre planète, ils auraient logiquement plus de droits que les humains, puisque ce qui leur tient lieu de système nerveux les rend encore plus sensibles à la souffrance que les humains.
Donc d'un point de vue rationnel (et d'habitude les gens de tout horizon aiment bien se prétendre rationnels), l'égoïsme éthique n'est pas une option viable. Logiquement possible, elle est pourtant une faillite empiriquement.
Non, en réalité, le défi majeur que doivent affronter les moralistes, c'est le tribalisme éthique. J'entends par là l'attitude qui consiste à ne reconnaître des droits qu'à un groupe restreint d'individus, auquel forcément nous appartenons. On trouve ce phénomène particulièrement chez les adolescents avec leurs «gangs» qui occupe le centre de leur existence. L'aboutissement logique du tribalisme des adolescents, ce sont les gangs de rue en guerre. Heureusement, la plupart des adolescents finissent par grandir et par sortir de ce cadre et les liens sacrés de la gang s'affaiblissent au profit d'une perspective morale postconventionnelle (cf: stades de développement moral de Kohlberg).
Il n'empêche que la logique tribale peut subsister durant toute la vie, et qu'elle est d'ailleurs à l'oeuvre dans des sectes et dans des sociétés primitives. On peut reconnaître les pleins droits à certains individus «du bon bord» et les refuser à d'autres, qui néanmoins sont peut-être objectivement plus proches de nous par leur philosophie de vie et leurs préférences.
Même l'éthique noble de Kant succombe en quelque sorte à ce problème, puisqu'elle affirme que la racine des droits de la personne est la rationalité. Or, certains déficients ou malades mentaux n'ont pas l'usage de leur raison... On le voit, cela risquerait d'ouvrir la porte à toutes sortes d'abus dont nous ne voulons pas.
En ce qui concerne la théorie utilitariste, classiquement exposée par Mill, eh bien logiquement les privilèges d'un individu, dans ce système, sont corrélés avec le degré de sophistication de son système nerveux. Autrement dit, corrélés avec l'étendue de sa capacité à souffrir et à jouir (encore qu'il y ait une hiérarchie des plaisirs). Cela aurait la conséquence possible que certains humains auraient un statut moral inférieur à celui des grands singes ou des dauphins. Notons de même le paradoxe des extra-terrestres: si des extra-terrestres plus évolués que nous, et désespérés, veulent conquérir notre planète, ils auraient logiquement plus de droits que les humains, puisque ce qui leur tient lieu de système nerveux les rend encore plus sensibles à la souffrance que les humains.
Troll_Hard- Messages : 299
Date d'inscription : 12/02/2009
Re: La plus grande menace qui pèse sur l'éthique
Le tribalisme éthique?
Je ne sais pas, mais ta description me fait vaguement penser au nazisme. Pis y me semble que ça a détruit des millions de vie et le sens morale d'une génération entière.
Alors oui, je veux bien admettre que c'est un gigantesque fléau.
Je ne sais pas, mais ta description me fait vaguement penser au nazisme. Pis y me semble que ça a détruit des millions de vie et le sens morale d'une génération entière.
Alors oui, je veux bien admettre que c'est un gigantesque fléau.
Re: La plus grande menace qui pèse sur l'éthique
L'entité virtuelle me répond!
L'entité virtuelle me répond!!!
Donc elle m'aime encore!!!!!
Pour répondre à ton message, oui les Nazis sont une illustration éloquente des ravages du tribalisme. Mais dans un grand nombre de sociétés, le mot «humain» ne désigne que les membres de sa tribu. Même chez les chrétiens, on se demandait autrefois si les «sauvages» avaient une âme. Quant au nettoyage ethnique, on en trouve déjà des traces dans la Bible (les premiers livres en particulier), jusqu'à des génocides de l'époque contemporaine (Rwanda, Bosnie, etc.).
De toute façon, les adolescents savent qu'un excellent moyen de renforcer la cohésion d'un groupe, c'est de désigner un ennemi commun. C'est pathétique.
L'entité virtuelle me répond!!!
Donc elle m'aime encore!!!!!
Pour répondre à ton message, oui les Nazis sont une illustration éloquente des ravages du tribalisme. Mais dans un grand nombre de sociétés, le mot «humain» ne désigne que les membres de sa tribu. Même chez les chrétiens, on se demandait autrefois si les «sauvages» avaient une âme. Quant au nettoyage ethnique, on en trouve déjà des traces dans la Bible (les premiers livres en particulier), jusqu'à des génocides de l'époque contemporaine (Rwanda, Bosnie, etc.).
De toute façon, les adolescents savent qu'un excellent moyen de renforcer la cohésion d'un groupe, c'est de désigner un ennemi commun. C'est pathétique.
Troll_Hard- Messages : 299
Date d'inscription : 12/02/2009
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