L'intimidation

Après l'histoire de David Fortin, on a décrié sur toutes les tribunes l'intimidation dont étaient victimes de trop nombreux enfants durant leur cheminement scolaire, que ce soit au primaire ou au secondaire.

Vous en pensez quoi ?

Tiens, double-post, au cas où ça vous intéresserait : http://meleia.blogspot.com/2009/02/javais-huit-ans-javais-douze-ans-jai.html

Mon histoire.

Mais c'est long, alors...!

Moi j'en pense que les enfants et les adolescents en général sont des monstres de sadisme, et je n'ai jamais été aussi déterminé à n'avoir pas d'enfants!!

J'ai lu tout ton texte Amé...Wow...j'ai pas grand chose à dire, à vrai dire, tu m'as bouchée!!
C'est fou quand même hein, ce que ça peut faire des enfants...et les conséquences qui peuvent en résulter...

Mais je pense tout comme toi...c'est pas la sensibilisation et les belles petites publicités qui font faire une différence...les enfants, c'est pas méchant tout seul...ça en prend qui leur apprennent toutes ces méchancetés! leur amis, leur grand-frère même leur parent! c'est dégoutant!

Et ça va tellement plus loin qu'on pense...ça affecte tellement une personne, l'estime de soi, la confiance...c'est une blessure qui ne guériera jamais...qui se cicatrisera au mieux, mais qui restera là quand même...

T'es forte Amé! d'avoir passé par tout ce que tu as vécu! moi je te trouve vrm très courageuse pour un enfant de 8 ans, de 12 ans...de 18 ans...ça prend une grande force intérieure pour continuer malgré tout le mal...

Et je félicite également tout ceux qui ont choisi de connaître avant de juger, qui ne se sont pas laissés influencer par ces petits monstres agresseurs, qui osent (ho mon dieu!...) se présenter en public avec un "être différent qui ne mérite pas de vivre" (...) ÇA, c'est d'avoir compris bien des choses!, ÇA, c'est d'être fort aussi...de se laisser influencer et d'écoeurer les autres par manque de confiance en soi, par peur de déplaire "aux plus cool", par méchanceté...ÇA, c'est d'être lâche et immature...

EDIT:

Troll_Hard a écrit:Moi j'en pense que les enfants et les adolescents en général sont des monstres de sadisme, et je n'ai jamais été aussi déterminé à n'avoir pas d'enfants!!

c'est pas les enfants qui sont des monstres sadisme...ce sont les parents, les amis "cool", les grands-frères, les cousins manipulateurs qui en font des monstres...ça vient de quelque part...un enfant apprend par imitation de se qu'il voit...s'ils avaient de bons exemple autour de lui, et si les mauvais exemples étaient punient, ils comprendraient sans doute plus facilement et rapidement que la méchanceté ne mène à rien sinon qu'à des conséquences négatives...

les autres sont méchants et ils ne sont même pas réprimandés de l'avoir été...en plus, ils ont plein d'amis et ils sont super cool! tant qu'aux "gentils" ils n'ont peut-être pas autant d'amis...il se font écoeurés d'être bon à l'école, d'aider les autres, de faire le bien...

vu d'même...pour un enfant...lequel est le plus attirant...!? c'est beaucoup plus simple et facile de se faire influencer et manipuler que de tenir son bout et risquer d'être "différent"...

à Coconut, qui est belle,

J'ai bien peur que la situation ne s'arrange pas... tant qu'on n'aura pas mené à bien un programme bien ficelé d'eugénisme, dans le but d'améliorer le comportement. C'est la solution que je prône.


Mais je m'oppose farouchement à l'utilisation de l'eugénisme pour «améliorer» les qualités intellectuelles. Cela ne ferait qu'accentuer les inégalités entre les hommes, et donc augmenter l'injustice.

Je viens de lire ce que tu as écris Vengeresse. Ça m'a émue...

Je n'ai pas de livre en trop, j'ai une belle peau pas de bouton, je suis relativement agréable à regarder, ma vue est excellente, mais...malgré tout ca, je suis différente et j'ai tellement de la misère à l'accepter. Peut-être parce que les gens autour ne l'acceptent pas, ou pire, l'ignorent, jouent aux aveugles parce que la différence, on aime pas ça, ça fait peur. Ma différence est intériorisée. Elle ne se voit pas, mais j'ose avancer qu'elle fait aussi mal...

J'ai senti tout ton mal de vivre Amélie, vraiment... et je te serre virtuellement dans mes bras

Je ne me souviens pas de la moindre action répressive qu'a pu faire mon école pour contrer l'intimidation.
Au mieux, il y a eu des avertissements, ou pire, des «essayez donc de vous entendre.»
Faudrait leur faire peur, aux intimidateurs qui s'en sortent avec des «fais attention à ce que tu dis, là.»
Sinon, on a déjà perdu.

[Capsule d'histoire personnelle]

J'ai toujours été une tête forte.

Par contre, en secondaire 4, il y a un petit gars pas très gentil qui a décidé qu'il ne m'aimait pas. Il faut dire que j'étais totalement obsédée par mes notes et que j'avais refusé de sortir avec son meilleur ami. Quand même, c'était atroce. Des «ta gueule», des insultes, de l'intimidation, j'en ai eu pendant quelques mois.

J'ai passé par toutes les réactions inimaginables : je l'ai ignoré, j'ai ri sarcastiquement de ses remarques, j'y ai répondu avec dédain... bref, j'ai tout fait ce que je pouvais pour qu'il ne se rende pas compte que ça m'atteignait. Il faut dire qu'à ce moment-là, ça n'allait pas particulièrement bien dans ma vie, pour toutes sortes de raisons. Alors ça faisait mal, mais j'encaissais.

Puis, il y a eu des rencontres individuelles avec les professeurs titulaires. J'en ai parlé, presqu'en pleurant et ma prof m'a dit : «C'est sûr qu'il y a des débalancements dans la classe, mais je compte sur les têtes fortes comme toi pour que ça se règle. Je ne pense pas qu'en faisant des interventions, ça va changer quoi que ce soit.»

Je l'ai pris pour dit.

Un mois plus tard, n'en pouvant plus, je suis allée voir l'éducateur spécialisé de l'école. Il lui a parlé dans le casque, au p'tit gars. Il ne m'a jamais plus approché, ni fait de mal. Pis une chance, parce que mes notes descendaient et que de petits riens me rendaient tout à fait vulnérable.

Des fois, l'intimidation, ce n'est pas un phénomène de groupe. Des fois, c'est juste une personne. Mais c'est fou comme ça peut nous détruire.

[Fin de la capsule]

Pauvre entité virtuelle!

C fou comme ton texte, Amé, m'a touché! J,en avais les yeux plein d'eau, j'ai tellement vécu la même affaire ou presque... Puisque moi se sont mes amis du primiaire qui se sont mis à rire de moi en 6ième année, parce que j'avais pris beaucoup de poid en très peu de temps (oui oui, moi j'engraissais, pis après je poussais...) Des personne que j'avais toujours vues comme des amis (es) se sont retournés contre moi et se son mis à se moquer de moi. Ça mine une confiance en soi assez vite merci. Même encore aujourd'hui,, à 22 ans, 10 ans plus tard, j'ai des problèmes d'estime de moi... C'est fou ce que ça peut faire, ça débalance une vie assez vite! Et, personnellement, je trouve que les enfants/ados, sont beaucoup plu sméchants que les adultes. Ils savent où frapper pour que ça fasse mal et ils ne s'en privent pas. Moi, j'avias finit par aller voir la directrice et je lui avait dit que si elle ne faisait rien, j'allais finir pas tuer l'autre fille (qui était sa nièce) pis qu'elle ne pourrait rien faire contre moi, puisque je l'avait avertie, avant... À cette époque là, j'avais déjà fait 2 tentative de suicide, si on veut, les deux fois, mes parents étaient arrivés avant que je n'ai eu le temps de faire quoi que ce soit...J'ai finis par aller consulter l'infirmière de l'école, elle m'a beaucoup aidée à remonter la côte.

Je suis tout à fait d'accord avec ce que coconut dit!

Personnellement, je ne pensais pas que l'intimidation existait au primaire, mais en lisant les différents reportages, je m'apperçois que ça existe! Je savais que les enfants pouvaient être méchants entre eux, mais pas à ce point. En tant que future enseignante, ça m'affecte, car je n'aimerais pas apprendre qu'une telle situation existe dans ma classe. Je vais tout faire pour l'éviter.

J'avoue que le secondaire m'effrayait justement en raison de l'intimidation et du taxage. J'ai été chanceuse de ne pas en avoir été victime et même de n'avoir jamais été consciente de ces faits. Aucun de mes amis en n'ont été victime également. Je me suis finalement dit que ça devait exister que dans les films, mais je sais que cela aurait dû être présent, mais je ne l'ai simplement jamais su.

Toi candy, que vas-tu faire, dans ta classe, dans ton école, pour éviter que ça se produise?

kronenbourg a écrit:Toi candy, que vas-tu faire, dans ta classe, dans ton école, pour éviter que ça se produise?

En fait, en tant que prof, individuellement, on peut pas faire grand chose. On peut seulement gérer ce qu'on voit, dans notre classe ou dans la cour d'école. Mais il existe un monde immense que les profs ne connaissent pas, ce monde d'interractions entre les élèves qui n'apparraissent pas à la lueur du jour.

Donc, c'est l'équipe-école qui doit se concerter pour enrayer un tant soit peu ce fléau, appuyé de solides ressources et d'intervenants.

Éviter que toute l'école soit sur le dos de l'élève.

J'ai fait de la suppléance dans une école et c'est fou à quel point l'école entière (autres enseignants et directeur) était contre un élève de ma classe. Puis, de mon observation (1 semaine seulement), l'élève n'est pas le seul coupable. Les autres élèves de la classe sont contre lui, c'est le mouton-noir!

c'est qui/quoi, l'équipe-école?

je pense au contraire même si le prof ne voit pas tout, il se doit de s'engager, il ne peut pas juste se dire qu'individuellement, il ne peut pas faire grand chose. C'est comme l'environnement. Oui, un petit geste, ça change quelque chose...

L'équipe-école c'est tout le personnel de l'école.

Je suis d'accord avec toi Kro, l'enseignant doit s'engager.

Moi, je veux qu'une atmosphère saine et sereine règne dans ma classe. Il y a certaines attitudes et surtout certaines paroles que je n'accepterai pas. Peut importe, tout mots blessants ne seront tolérés dans ma classe.

Oui, l'enseignant DOIT s'engager, c'est clair! Je ne dis pas qu'il ne peut rien faire...

Je dis juste qu'il ne peut pas contrer le fléau à lui tout seul. Il a besoin du support de l'équipe-école

Vraiment très touchant ton texte, Amélie.

Moi aussi je me suis fait écoeuré pour un surplus de poids ridicule. Je me suis fait traiter de grosse vache, ça oui.

J'me souviens que dans une rencontre parent au secondaire 1 ou 2, mon prof titulaire a dit à ma mère : ''Audrey, tout le monde l'aime''. Je l'ai regardé croche en maudit et j'ai pensé ''non mais tu joues à l'aveugle?''.

Dans ce même cours où j'étais assis pas mal à l'avant (c'qui me permettait d'avoir un peu plus la paix), le gars derrière moi passait tous les cours à me chuchoter des méchancetés et à tapper dans les pattes de ma chaise avec ses pieds...

Chaque journée était un défi. Et moi aussi, j'aurais voulu crever.

Pour moi, ça c'est relativement arrangé en secondaire 3 pendant un cours de géo où je me suis fait des amies. Avant ça, je n'en avais qu'une, ma ''best'', qui elle aussi me délaissait... Ensuite, je n'étais plus seule le midi et grâce à elles, l'année d'après, j'avais mon premier vrai chum.

Mes premières années du secondaire sont les pires de ma vie... J'ai encore beaucoup de mal à en parler.

Pauvre Drey!

Et crisse d'adolescents dégénérés!